Invader est un street artiste français anonyme qui a révolutionné le monde du street art avec ses créations uniques inspirées des jeux vidéo des années 80. Cet article vous fera découvrir le travail d’Invader, ses techniques et ses pratiques artistiques, ainsi que la valeur de ses œuvres sur le marché de l’art.
L’univers d’Invader : Les jeux vidéo et la mosaïque
Invader tire son nom et son inspiration du jeu vidéo culte Space Invaders (eu vidéo développé par la société japonaise Taito), sorti en 1978. Il a débuté son œuvre en 1996 par une première mosaïque (un personnage bleu aux yeux rouges) collés non loin de la Bastille à Paris. Aujourd’hui cette première œuvre est invisible car recouverte d’un enduit. Depuis l’artiste crée de multiples motifs sous forme de mosaïques en céramique, qu’il fixe sur les murs des villes du monde entier. Aujourd’hui, les œuvres d’Invader sont présentes dans plus de 70 villes et 30 pays, sous les océans et même dans l’espace, dans la station ISS plus exactement.
Techniques et pratiques artistiques d’Invader
Invader utilise principalement des carreaux de céramique pour créer ses mosaïques. Il sélectionne et assemble des carreaux de piscine, des mosaïques de carrelages ou de tesselles pour former les personnages et motifs qu’il a préalablement dessinée sur une feuille qui lui sert de matrice. Il utilise de la colle et du ciment pour fixer ses créations sur les murs. A noter que suite à de nombreux vols, Invader utilise désormais des matériaux plus fragiles à l’arrachement.
L’impact d’Invader sur le street art
Invader a contribué à démocratiser le street art et à le faire reconnaître comme une forme d’art à part entière. Il est considéré comme un artiste majeur du mouvement et a influencé de nombreux artistes contemporains. Son travail a également été présenté dans des expositions et des musées tels que le MOCA à Los Angeles.
La valeur des œuvres d’Invader sur le marché de l’art
Le travail d’Invader est désormais très prisé sur le marché de l’art. Ses œuvres originales se vendent souvent à des prix élevés lors de ventes aux enchères et d’expositions. Par exemple une mosaïque d’Invader Vienna s’est vendue pour 356 000 euros lors d’une vente aux enchères chez Artcurial à Paris. La Joconde composée de 300 Rubik’s Cubes a été vendue 480 200 euros. La valeur des œuvres d’Invader continue de croître en raison de la demande croissante des collectionneurs et de la reconnaissance grandissante de son travail dans le monde de l’art. Cet effet provoque de nombreuses convoitises. Des œuvres sont prélevés de manière sauvages dans la rue parfois en plein jour comme ces deux individus en gilet jaune se prétendant travailler pour la mairie de Paris et essayant de décoller un Invader en pleine journée.
Comment Invader travaille-t-il ?
Si l’artiste reste très mystérieux et garde son anonymat (un peu à l’image de Banksy), il donne des éléments sur sa façon de travailler au travers de ses vidéos (voir celle concernant l’invasion de Djerba ci-dessous). On peut notamment se faire une idée de son organisation, ses supports, ses méthodes de pose et de conception des motifs. Des assistants l’accompagnent souvent pour la pose et les prises de vue. Pour ses vidéos, des drones semblent être utilisés pour réaliser des prises de vue d’ensemble.
La conception et le transport des Invaders
- Les œuvres font l’objet semble-t-il d’une ébauche sur papier à carreau. On peut se demander d’ailleurs si certaines œuvres vendues en galerie ne sont pas des ébauches papier d’Invaders posés dans la rue. Par exemple Still Life with Pocari Can (prix de vente ~12 000 €) semble être une ébauche papier d’un Invader.
- Les Invaders de grand formats (> 1 m par exemple) sont éclatés en unités élémentaires numérotés selon un plan d’ensemble. La pose doit respecter cette numérotation au risque de créer des motifs défectueux (ce qui est arrivé dans la vidéo I Invade Djerba).
- Les carreaux des Invaders sont disposés sur un film plastique autocollant facilitant le transport puis la pose.
- Pour le transport précisément, les Invaders contrecollés sur le film plastique sont ensuite placés en sandwich entre deux plaques de cartons de forte épaisseur à double cannelure semble-t-il. Le motif de l’Invader transporté ou de l’unité élémentaire est placé en vignette sur le carton pour savoir ce que contient le « sandwich » en carton.
- Les Invaders sont posés le plus souvent en hauteur pour être plus difficilement dégradés (ceci est une supposition). La pose est réalisée par un assistant ou par Invader lui-même assisté au sol par une tierce personne pour le centrage et l’horizontalité du motif.
- Une photo est réalisée pour identifier l’Invader qui présente un numéro d’identification unique.
- Ce numéro et cette photo enrichissent la base de données des œuvres de l’artiste permettant aux amateurs de pouvoir participer à la chasse aux Invaders organisée par l’artiste via l’application flash invader.
Invader est devenu un artiste de rue emblématique dont le travail est en train de laisser une empreinte indélébile dans le monde du street art. Ses mosaïques inspirées de l’univers des jeux vidéo sont non seulement esthétiquement plaisantes, mais elles contribuent à faire du street art un moyen d’expression artistique reconnu.
Sources :
Le compte Flickr de Denis qui est une mine d’or en matière de photos street-arts :
Lien vers la biographie d’Invader :
10 choses à savoir sur… Invader
Lien vers l’exposition Invader au MOCA Los Angles :
https://hypebeast.com/2011/4/invader-at-moca-art-in-the-streets